Le merseybeat des Beatles – 26 01 2015

    1. Les Beatles – 1957-1962

Interessons nous un peu à ce groupe, les « Fab Four », ce qui a été traduit en français par les « quatre garçons dans le vent ». On vient de les écouter, de les découvrir dans un morceau au son des Shadows au côté du guitariste chanteur britannique Tony Sheridan. Ce morceau est significatif de la première période des Beatles, une période qui les a forgé, qui les a vu naître entre les caves de Liverpool, les clubs de Hambourg, les tournées incertaines au pays de Galles, où en Écosse où ils connurent la vie de musiciens de scène, accompagnateurs de vedettes improbables dans cette industrie du show-business dirigé par quelques tauliers incontournables de l’époque comme Larry Parnes. Ils étaient alors en recherche de leur son, de leur personnalité, le succès allait arriver , et de manière complètement irrationnelle avec une Beatlemania, qui les verra accéder au statut de superstars mondiales comme jamais aucun groupe n’avait fait.

De Johnny & The Moondogs aux Beatles

John Lennon a apprit de sa mère qu’il voyait peu quelques accords de guitare et de banjo. En 1957, il monte son premier groupe avec des copains d’école – la Quarry Bank High School. Le groupe prend le nom de Quarry Men Skiffle Group, on est alors en Angleterre dans la vague du Skiffle insufflé par Lonnie Donnegan. Durant l’été 1957, Paul Mac Cartney, trompettiste et guitariste débutant rencontre le groupe lors d’une fête de patronage a Liverpool. Il est rapidement rejoint par l’un des meilleurs guitariste du quartier, et qui fréquente aussi la même école qu’eux, Georges Harrison.

Pour concourir lors d’un radio crochet fin 1959, John Paul et Georges prennent ensemble le nom de Johnny and the Moondogs, puis les Beatals, les Silvers Beats et enfin les Silver Beetles. Il sont rejoint rapidement par un copain de John, Stuart Sutcliffe qui prit alors le rôle de bassiste, bien que n’ayant quasiment jamais joué cet instrument. Les Silver Beetles tournaient à Liverpool de clubs en pub, de salles des fêtes en bals, et c’était la plupart du temps un garçon nommé Tommy Moore qui tenait la batterie.

Grace au patron du Jacaranda où ils jouaient régulièrement, les Silver Beetles furent contactés par Bruno Koshmider qui tenait alors plusieurs établissement à Hambourg, et qui leur proposa de venir jouer plusieurs semaines dans l’un de ses club, l’Indra. Le batteur Tommy Moore loupa alors la chance de sa vie, puisqu’il préféra continuer de travailler dans son usine de mise en bouteille, et c’est alors Pete Best, le fils de la femme qui leur louait une cave pour répéter qui prit la place de batteur pour cette première série de gigs à l’étranger.

 Hambourg / Liverpool

Après avoir joué quelques semaines à l‘Indra Club, les Silver Beetles entament une nouvelle série de plusieurs semaines au Kaiserkeller, jouant alternativement avec un autre groupe, plus connu qu’eux a l’époque Rory Storm & the Hurricanes et dont le batteur n’est autre qu’un certain Ringo Star. Il rencontrent durant cette période Klaus Voorman, étudiant aux Beaux Arts et bassiste amateur, qui sera le futur auteur de plusieurs de leur pochettes de disques, et le bassiste dans les années 70 du Plastic Ono Band de Lennon et Yoko Ono.

Ils ne finissent pas cette session et se font expulser après un début d’incendie dans leur loge, Georges Harrison étant encore mineur à l’époque. Seul leur bassiste Stuart Sutcliffe restera, tombé amoureux la-bas d’une fille. De retour à Liverpool, c’est Paul Mac Cartney qui prendra la basse, George et John n’étant pas trop enclins à tenir ce rôle.

Lors d’un de leurs séjours à Hambourg – il y en eu cinq entre 1960 et 1962 – ils signèrent leur premier contrat d’édition pour un instrumental dans l’esprit des Shadows – Cry For a Shadow, seul titre signé Lennon-Harrison – et enregistrèrent six autres titres comme accompagnateurs de Tony Shéridan donc My Bonnie. John et George étaient à la guitare, Pete à la batterie et Paul avait déjà pris la basse, Stuart – présent dans le studio – ayant déjà décidé de quitter le groupe.

En 1977, un double album sortira avec vingt six titres « bootleg » enregistré avec un micro sur un magnétophone mono en décembre 62 lors de leur dernier passage à Hambourg : The Beatles Live ! At the Star Club in Hamburg, Germany 1962.

Durant ces deux années, les Silver Beatles firent d’incessant aller-retours entre les clubs de Hambourg et les caves de Liverpool. Leur notoriété ne cessait de grandir dans leur ville natale sans toutefois atteindre un cadre national. La revue régionale Merseybeat (du nom de la rivière qui coule à Liverpool) les classait désormais devant Gerry and the Pacemakers et Rory Storm and the Hurricanes. Ils jouaient quasiment tous les soir au Cavern à Liverpool, pas loin de trois cent fois en trois ans.

 

Les 5ème Beatles : Brian Epstein / Georges Martin…

Pendant ces deux années décisives entre Hambourg et Liverpool, les Beatles passèrent de mains en mains, jusqu’à finalement trouver les personnes qui s’occuperont réellement et pleinement de leur carrière de manière administrative et artistique, pouvant ensuite prétendre au titre de « 5ème Beatles ». Ces personnes sont incontestablement Brian Epstein leur manager, et George Martin qui deviendra leur directeur artistique.

Brian Epstein était un commercial, directeur et propriétaire de plusieurs magasins de disques à Liverpool. La puce à l’oreille lui fut donné lorsqu’un client lui demanda un jour le disque de Tony Shéridan & the Beatles, enregistré et édité en Allemagne, et qu’il comprit que ce groupe était le groupe qui jouait tous les soir au Cavern, club qui jouxtait son magasin.

Je croyais que le groupe était allemand, mais quand le même client est venu me dire que c’était des gars du coin, et qu’ils jouaient au Cavern, je suis aller les écouter raconte-t-il.

Il leur proposa rapidement de s’occuper d’eux. C’est lui qui, alors qu’il jouaient à Hambourg, s’activait dans l’ombre pour leur décrocher une audition chez l’un ou l’autre des grosses majors de l’époque. Il leur décroche donc une première audition chez DECCA, dont le directeur artistique est Dick Rowe. Verdict sans appel :

Vos gars ne décolleront jamais, Mr Epstein, je sais de quoi je parle. Votre magasin de disques marche bien, vous feriez mieux de vous y tenir…

Brian Epstein essuie ensuite un refus auprès de Pye Records, et décide alors de modifier l’image des Beatles, en leur faisant endosser des costumes cravates au lieux des blousons noirs, et de la coupe de cheveux rockers. Alors qu’ils sont en Allemagne, il leur décroche finalement une audition le 6 juin 1962 auprès du directeur artistique du label Parlophone, branche de la major EMI, George Martin.

George Martin est le plus souvent appelé le 5ème Beatles. Ce musicien de formation classique (pianiste, hautboïste, orchestrateur, compositeur) devient orchestrateur pour la BBC faute de pouvoir faire carrière comme concertiste. Puis il rejoint EMI, et prend la direction artistique du label Parlophone. Le courant passera très bien dès la première audition entre les Beatles et lui, et il aura une influence considérable sur tout les enregistrement des Beatles, dont il assurera réellement la direction artistique, jouant même sur de nombreux titres.

On peut également donner le titre de 5ème Beatles également à Stuart Stuctlife, premier bassiste, Tommy Moore, premier batteur, Tommy Nicoll qui remplace Ringo Starr – malade – lors d’une tournée en Scandinavie en 64, et également Pete Best qui fut le premier batteur.

Love me do / Lennon-Mac Cartney.

George Martin a une intuition. Il décèle le potentiel des Beatles et décide de les « signer », mais il n’aime pas beaucoup le style de Pet Best et suggère de le remplacer pour les premières véritables séances d’enregistrement. Le groupe ne se fait pas prier et s’en sépare en aôut 62, pour le remplacer par Richar Starkey – Ringo Starr – , avec qui les affinités sont bien plus grandes, et qui a déjà partagé l’affiche plusieurs fois avec eux à Hambourg.

En septembre 62, les Beatles enregistrent P.S I Love you et Love me do. Sur cette dernière chanson, Ringo Starr, encore un peu juste avec le répertoire des Beatles est remplacé par un batteur de studio, Andy White. Il joue le tambourin sur cette chanson, qui sera la seule sur laquelle il ne figurera pas.

Cette chanson, en gestation depuis 1958 est principalement l’œuvre de Paul, un rythm’n’blues lent, rempli d’harmonies vocales a la Everly Brothers. PS I love you, est aussi l’œuvre de Paul.

Depuis 5 ans John et Paul écrivent ensemble, en fait au départ chacun de leur côté :

PMC : A chaque fois que l’un de nous deux se sentait incapable de continuer une chanson, il la passait a l’autre qui trouvait la suite.

La chanson PS I love you figure en face B. elle est aussi remarquable de la fraicheur qu’amènent les Beatles, notamment d’un point de vue vocal.

 

1963 – 1966 : la Beatlemania et la conquête de l’Amérique

Please please me et les début de la Beatlemania.

PleasePleaseMe_1

Après Love Me Do, premier titre a être rentré dans les charts, les Beatles enregistrent une deuxième 45 tours avec Please Please Me et Ask me why. Ces deux titres portent déjà profondément la marque de George Martin, qui veut rapidement leur faire sortir un premier album. Ce fut fait en Mars 63 avec l’abum Please Please Me, dont la pochette fit déjà sensation avec son audacieuse contre-plongée.

La chanson qui ouvre l’album est un condensé des influences des Beatles, et notamment de Paul et John. La ligne de basse tout entière est tirée d’un morceau de Chuck Berry, et l’on sent toute l’influence du r’n’b américain. Partie de Liverpool, la Beatlemania se répand partout au Royaume-Uni durant l’année 1963. Les Beatles enchaineront 4 tournées en Grande Bretagne cette année la, et collectionneront les N°1 dans les charts avec notamment les chansons : From me to you, She Loves You (et son fameux yeah, yeah, yeah…).

L’album Please Please me est en tête des ventes, et ne sera remplacé à la première place que par leur deuxième album : With the Beatles, du jamais vu dans les charts anglais. John et Paul écrivent partout pour pouvoir produire et enregistrer rapidement ce deuxième album.

Autant leur premier album avait été enregistré dans l’urgence en une journée, autant l’enregistrement de ce deuxième s’étalera sur trois mois, avec certaines fois plus de vingt prises d’une même chanson. Il est composé de 8 nouvelles compositions et de 6 reprises de rythm’n’blues.

L’album ne comporte pas en soit de chanson marquantes du groupe, mise a part All my loving qui deviendra la chanson phare de l’album, et qui sortira en 45 tour single avec en face B I want to hold your hand.

Cet album est particulier notamment pour les premières prises sur magnétophone 4 pistes, ce qui a permis à John et Paul de doubler leurs voix. Le procédé est notamment utilisé sur la chanson It won’t be long.

WithTheBeatlesL’album est aussi remarquable pour sa pochette, qui deviendra l’une des plus emblématique et des plus copié, photo prise par Robert Freeman, photographe connu également pour ses séries de photos de John Coltrane. C’est le début d’une collaboration pour 3 ou 4 albums avec ce photographe.

With the Beatles se vendra à plus d’Un million d’exemplaire à sa sortie, et sera également le premier album a être diffusé massivement aux Etats-Unis, sous un autre titre. La Beatlemania déferle alors sur l’Amérique.

 1964, la conquête de l’Amérique.

Le 7 Février 1964, les Beatles quittent Heatrow à Londres pour JFK à New-York. A leur arrivée, c’est un raz de marée humain qui les attend à JFK. Pour la première de leur trois apparitions au sein du fameux Ed Sullivan Show, c’est plus de 73 millions de téléspectateurs qui suivent la retransmission dans tout le pays, score jamais encore égalé (hors retransmission sportives).

La police révéla que cette nuit avait été la moins élevé en délinquance juvénile de toute l’histoire américaine. La tournée passa par un concert au Coliséum de Washington et un autre au Carnegie Hall de New-York. Les garçons retournèrent triomphalement à Londres où les attendaient pas moins de 6000 fans a l’aéroport.

En mars, quelques jours après leur retour, il sortent le 45 T, Can’t Buy me love, , écrit et partiellement enregistré à Paris, lors de lors première tournée et présence à l’Olympia début 1964.

A Hard Day’s Night

Le mois de mars 1964 est aussi le mois qui verra le tournage de leur premier film, A Hard Day’s Night, dont le titre est attribué à Ringo, qui s’exclama en sortant tard du studio : oh, it’s been a hard day...puis voyant la nuit…s’night. C’est la première commande pour Lennon et Mac Cartney qui composent alors très rapidement tous les titres et même beaucoup plus que prévu de la BO de ce film. C’est dans cet album que George utilise pour la première fois une Rickenbaker 12 cordes qui sera a partir de ce moment la caractéristique du son des Beatles.

A ressortir également de cet album la chanson And I love her de Mac Cartney, son premier Yesterday en quelque sorte. On remarque la partie de bongo proposé par Ringo qui fit sonner la chanson, ainsi que le solo de guitare classique de George au moment de la modulation.